Allez encore une chronique de concert + geekage de guitare pour ceux qui sont pas contents!
Hop ptite tranche de vie:
J'ai découvert ce groupe en seconde, avec leur premier album éponyme. A l'époque je n'ai pas accroché leur son punk trop old school genre sex pistols... Il faut dire qu'à l'époque j'étais à fond dans Blink 182, du coup avec The Living End ca contrastait pas mal...
Et puis bon, petit à petit j'ai accroché quelques chansons, en regrettant que le chanteur ne chante pas plus juste... En + à l'époque j'étais pas un geek de la guitare donc j'avais pas remarqué les purs solos de rock 'n'roll dans cet album.. Bref faux sur toute la ligne.
Cette même année de seconde leur album "roll on" sort et comme je commençais à bien aimer et que je voulait faire mon rebelle "ouah trop bien j'écoute des groupes que tu les connais même pas tellement spa connu" (oui c'est ca qui m'a fait être certainement un des premiers auditeurs de Linkin Park après que mon frère ait acheté hybrid theory le jour de sa sorti en France, j'ai pas honte^^). M'enfin tout ça pour dire que "rebelotte" j'aime pas l'album au début, trop ceci trop cela...
Pour faire court la suite se résume à ça: à l'heure d'aujourd'hui ces 2 albums figurent à mon panthéon du rock' n'roll... Parmi les groupes actuels (disons des 10 dernières années) j'ai jamais trouvé un groupe avec cette patate punk et rock'n'roll old school... Jamais. Tellement de perles à te foutre la pêche moi jdis... Par la suite, le groupe a pondu deux galettes de moins bonne facture, voguant plus vers la pop et les arrangements en studio.
Toujours est-il que je me suis vite demandé: "bon Ok sur Cd ça arrache le slip, mais keskesavo en live?". Quelques lives vu par ci par là me reconforte au vu des décibels qui s'écoulent comme le déluge. C'est donc plein d'entrain que je me rends à l'Electric Ballroom à Camden en ce mardi soir pluvieux et londonnien. J'arrive à l'heure d'ouverture, la population est plutôt punk et première remarque: "rah c'est pas possible qu'ils rassemblent tous les "grands" de Londres dans les salles de concerts... Je sais pas à chaque fois je me sens tout petit et mince, m'enfin, ici faut dire qu'il y a le facteur bière pour les gras du bide quijoue aussi héhé".
Enfin l'attente est longue, avec 2 groupes en première partie: le premier électro rigolo ouais ca va 2 secondes, le second plus pro est dynamique, australien et un peu connu du public à ce que j'ai cru comprendre (j'apprendrais par la suite que le groupe s'appelle "gyroscope"). Aussi, je ressens cette même impression qu'en France dans les gros concerts dans le Mosh Pit (= la fosse): au début personne, puis les gens arrivent et puis ils finissent par pousser et compresser... Mais bon, rien à foutre je lacherais pas ma place devant la scène... Enfin c'est ce que je croyais.
Le groupe se présente à nous sobrement avec un "good evening London" et un premier titre du dernier album assené en guise d'échauffement. Ca saute dans tous les sens ca pousse, c'est le bordel dans la fosse, mais bon c'est cool j'aime l'ambiance qu'il y a... Si seulement yavait pas mon foutu sac qui s'est decroché au bout de quelques chansons... Au bout du compte je décide de m'éloigner un peu de la furia et m'héberge un peu plus loin, là où les gens sautent dans leur coin tranquille.
Etant un peu plus tranquille je passe en mode "geek de la guitare" (définition: regarder les virtuoses jouer pour essayer de faire pareil à la maison... Enfin y'a du boulot, beaucoup de boulot).
Petit apparté sur la composition du groupe: il s'agit d'un power trio. Pour faire plaisir à mes collocs,petit cours de guitare: le gratteux Chris joue sur des Gretsch, des guitares dites demi-caisses: à mi chemin entre l'électrique et l'accoustique, ces guitares originelement utilisées dans le jazz pour leur son chaud et rond, furent détournées par les pionniers du rock, Scotty Moore (guitariste d'ELvis), Chuck Berry puis Brian Setzer (Stray Cats). Ces guitares donnent un son très vintage, rockailleux et brut de décoffrage: de vrai baffes sonores à chaque accord balancé à la foule en délire (souvenez vous la fin du film Retour vers le futur quand Marty fait son solo de guitare). Accompagné par une contrebasse donnant un son plus percutant qu'une basse ordinaire et un batteur qui martèle ses futs sans relache et vous obtenez la puissance de the living end.
Retour au concert, Chris entame une petite intro avant de jouer... Le seul titre que je sais jouer à la gratte (waouh) j'ai nommé "All torn down", une ballade rock assez pessimiste mais très belle, avec un pur solo au milieu. C'est alors que Chris commence sa première impro de la soirée. Enorme, un feeling gros comme ça (moi je te le dis), vraiment digne d'un bluesman, avec un son bien vintage. Wouh j'ai en des frissons. Le groupe continue à enchainer les grosses compos des 2 premiers albums, la foule est en osmose, rien, mais alors rien à redire. The Living End joue, ils sont les maîtres ce soir, pas besoin de parler entre les morceaux comme le fera remarquer Chris lorsqu'il évoquera l'anniversaire le soir même du batteur. Un petit "happy birthday" de rigueur conclut par "hey, what I'm talking about? We're here to play rock'n'roll" Putain mec t'as raison... Et il avait raison, le son est énorme (désolé pour les répétitions", c'est une baffe par seconde avec le son énorme qui sort, la claque. Et au niveau guitare jugez par vous même: rythmique à jumper jusqu'au bout de la nuit, solo à 8000 à l'heure, impro de fou, notamment sur le "boogie tribute".
(voir lien ci dessous)
http://www.youtube.com/watch?v=f9uxWT3nokI&mode=related&search=
L'instant Kiki-dur (copyright Les Mines)
En fait lors de ce morceau, Chris joue seul un boogie à la guitare, et à un moment il se sert de se bouteille de bière fraichement décapsulée comme d'un bottleneck (en gros il l'a fait glisser sur les cordes, ca fait un pur son). Bien sur en agitant la bouteille elle déborde à bloc... Et une fois qu'il a fini, cul sec la bière, en la retournant bien à la fin pour que tout le monde voit qu'il l'a fini comme un grand. Sacré Chris SHenney, Rock'n'roll attitude.
Well, toute les bonnes choses ont une fin et après 1h30 de passage dans une autre sphère musicale, il faut bien retourner sur terre... Quel dommage, j'en aurais bien voulu un peu plus; des concerts comme ça, je pense pas en refaire avant longtemps... Enfin sauf si bien sur The Living se décide à passer en France, pour nous apprendre un peu le rock'n'roll et dégager les bouseux français qui prétendent faire du rock, m'enfin je dis ça j'dis rien.