mercredi 12 novembre 2008

Paul Gilbert : l’apôtre du rock (Paris – Trabendo – 12/11/2008)




Les news sont de plus en plus fraîches, je rentre à peine du concert et « oh my god, this guy rocks ! » serait ma façon de résumer ce show, ce type, ce jeu de guitare complètement stratosphérique… M’enfin, commençons par le commencement.

Bien m’en a pris de vérifier l’heure de début du concert car, contrairement aux habitudes parisiennes à savoir « 20h30 1° partie, 21h30 tête d’affiche », pas de première partie à l’horizon et Paul est censé lâcher ses premières notes à 20h pétantes… Je me pointe donc quelques minutes avant 20h à la salle (hé oui, quand on n’a pas d’amis pour aller voir des putains de concert de rock, MAIS instrumental, l’attente c’est chiant). Une fois à l’intérieur, la salle est déjà quasi remplie et j’essaie de me trouver une place stratégique, un peu éloigné de la scène certes, mais conférant une bonne visibilité car surplombant la scène. En attendant le set de Paul j’observe la salle : public éclectique mais à dominante mâle, cheveux longs, boucs, blousons en cuir… Pas beaucoup de représentantes de la gent féminine, dommage.

Les lumières s’éteignent et les zicos débarquent les uns après les autres sous l’acclamation de la foule (c’est d’un banal, j’ai vécu ce moment facile une centaine de fois). Après le « bonsoir paris, we are honoured to play here » de rigueur (honorés en quoi d’ailleurs ? Peut-être de Balzac), ça commence à distordre sur la guitare, MAIS pas à tout bout de champ dans tous les sens de la terre « je joue en 3 secondes autant de notes que sur le dernier Avril Lavigne »… Et ça, j’ai trouvé que c’était fort appréciable. Le groupe se chauffe sur 2 chansons assez mid-tempo yet truly rock’n’roll avant d’envoyer l’armée du feu de dieu… Et là c’est le drame ! Franchement ça balance à en sauter dans tous les sens, limite à pogoter et le public (including me) reste statique, hochant la tête en guise d’acquiescement des notes jouées, genre: « ouais Ok c’est bon les plans Sweep conclus par un tapping slidé je suis d’accord tu peux continuer »… Nan mais sérieux les gens des fois faut s’agiter un peu !

Vers le milieu du set, Paul nous gratifie d’un magnifique duo avec sa pianiste de femme ; pour ce morceau il joue avec un effet nommé « violoning » qui imite au final non pas le violon mais plutôt la flute traversière… Superbe, le thème est mystico-mélancolique à tendance ballade, un peu de repos pour nous oreille, avant d’en reprendre une rasade. Par la suite, Paul reprend plusieurs titres de son groupe des 90’s (Racer X) et ça lorgne bien du coté du heavy metal, forcément le public, connaisseur, apprécie. On notera aussi des efforts de bons goûts : reprendre une symphonie d’Haydn accompagné à la double pédale ou encore jouer avec une perceuse/médiator…

Le rappel sera l’occasion pour Paul de donner un peu de la voix, c’est qu’il chante pas si mal le bougre, notamment sur une cover de « Red House » du sieur Hendrix… Sur le solo, il va même jusqu’à jouer, que dis-je, shredder avec les dents !!! Incroyable qu’il ait toutes ses dents après son solo mais bon, y’a pas à dire, nous avons affaire là à un surhomme sérieux c’est pas possible autrement… Il joue à une vitesse dingue et se fait plaisir à balle, ça groove ça rocks, d’ailleurs ses speechs sont hilarants, il met le public dans sa poche en moins de 2, c’est vraiment un type simple, humble, attachant, resté encore un grand enfant, qui veut s’amuser et jouer du rock’n’roll, et pour tout ça, moi je dis : « Merci Paul » !